Rompre avec l’habitude de se faire du souci

Il est trois heures du matin et vous n’avez encore pas dormi de la nuit, car vous êtes préoccupé par les factures à payer, vos relations, vos enfants, votre travail, et les pires scénarios hypothétiques. Plus nous nous faisons du souci, plus nos pensées se dirigent en territoire jusqu’alors inexploré, où les préoccupations majeures règnent en maître et dont il semble n’y avoir aucune issue.

Certains soucis nous incitent à agir et à prévenir les problèmes. D’autres s’intensifient jusqu’à ce que nous nous sentions paralysés et pris au piège, sans solution en vue. Trop s’en faire est une habitude qui peut être vaincue – avec un peu de pratique.

Voici quelques techniques qui vous permettront de reprogrammer votre cerveau et d’atténuer le facteur préoccupation :

Ne vous dites pas d’arrêter de vous en faire

Arrêtez de vous faire du souci! Cela semble logique mais fonctionne rarement. Il est presque impossible de ne pas retourner dans notre tête le sujet sur lequel nous avons décidé de ne plus nous attarder. (Essayez, par exemple, de ne pas penser à la double négation que comprend la dernière phrase.) Plus nous essayons d’étouffer nos préoccupations ou de ne pas y penser, plus elles reviendront à la charge et plus elles prendront de l’ampleur.

Prenez rendez-vous avec vos soucis

Lorsque vous vous enlisez dans les soucis, interrompez ce processus en fixant une heure à laquelle vous vous permettrez d’y reporter ultérieurement votre attention. Dites à vos préoccupations que vous pourrez leur accorder un peu de temps à 15 h 45 ou à un autre moment qui pourrait vous convenir. Lorsque les soucis surgissent, prenez-en note et dressez-en une liste. Rappelez-vous que vous avez prévu du temps pour en venir à bout plus tard et utilisez votre énergie pour mener à bien vos activités de la journée. Cette approche vous permettra de vous habituer à reporter à un moment plus propice votre empressement à réagir dès qu’une préoccupation se profile. Respectez le rendez-vous que vous vous êtes fixé, et préparez-vous en y apportant votre liste.

Classifiez les soucis qui figurent sur votre liste

Il existe deux catégories de soucis : les choses que l’on peut contrôler, et les autres.

Parcourez votre liste et identifiez les préoccupations qui pourraient être illusoires, celles qui sont causées par une attitude de catastrophisme, et celles dont on peut tout simplement dire qu’il est fort peu probable qu’elles se traduisent en réalité. Par exemple, la plupart des scénarios hypothétiques ont tendance à être irréels. Déterminez quelles sont les préoccupations dont vous pourriez atténuer les effets en posant des gestes concrets : demande de prolongation de délai; présentation d’excuses pour une conduite répréhensible; établissement d’un budget réaliste de réduction de dette – vous comprenez où nous voulons en venir…

Sachez reconnaître quand vous ne pouvez rien y faire

Les nouvelles négatives, les rumeurs, et l’alarmisme peuvent nous submerger et nous laisser avec un sentiment accablant d’appréhension. Le secret est d’accepter que des incertitudes règnent dans le monde et que nous sommes incapables – en tant qu’humains – de tout contrôler, malgré toutes nos tentatives pour y parvenir. Nous ne pouvons prédire exactement ce qui se passera demain, quels que soient les efforts consentis en ce sens.

Acceptez que l’incertitude puisse vous faire peur et – même si cela peut vous sembler difficile – donnez-vous la permission de véritablement ressentir cette émotion. Observez vos pensées et, sans porter de jugement, remarquez comment vous vous sentez physiquement, quel processus mental vous suivez lorsque vous êtes préoccupé, et les résultats qui s’ensuivent. En devenant conscient de nos routines comportementales, nous nous ouvrons à la possibilité de les modifier.

Rangez la boule de cristal

La plupart de nos préoccupations sont axées sur l’avenir. Plutôt que de nous propulser vers l’avant, elles peuvent nous figer dans le passé. En portant notre attention sur ce que nous pouvons régler aujourd’hui, au lieu de passer notre temps à prédire l’inconnu, nous pouvons reprogrammer notre processus de réflexion et réduire autant que possible les effets pervers de nos soucis. À première vue, si « vivre dans le moment présent » peut sembler un objectif irréaliste pour les anxieux chroniques, cette approche offre d’importants avantages. Une simple séance de méditation, pratiquée chaque jour, peut vous aider à atteindre cet état d’esprit.

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