
« Les larmes sont un remède » – l’activité des couvertures avec Braving the Healing
Vous avez rejoint les ancêtres après avoir reçu en « cadeau » une couverture contaminée avec le virus de la variole.
Vous êtes morts de faim lorsque vous avez été expulsés de force de vos terrains de chasse traditionnels.
Vous avez été volé à votre communauté et vous étiez sans les liens cruciaux de la famille et de la culture qui vous unissaient.
Vous êtes devenu un leader, un défenseur, une source d’inspiration.
Vous faites partie des dizaines de milliers de personnes qui ne sont jamais rentrées chez elles
Photo : L’équipe de Braving the Healing, accompagnée de Charli Champagne, responsable de la DÉIA et de l’acquisition de talents chez Payworks, présente l’activité des couvertures.
Lors d’une activité des couvertures, les participants se rassemblent sur des couvertures superposées représentant la partie nord de l’île de la Tortue (ou le Canada tel que nous le connaissons). Beaucoup d’entre eux reçoivent une note au début de l’activité, qui identifie l’histoire des individus, des familles et des générations autochtones qu’ils vont représenter.
Un à un, ils découvrent la signification de leur note au fur et à mesure que l’exercice passe en revue les réalités, passées et présentes, des peuples autochtones sur cette terre au cours des siècles qui se sont écoulés depuis le début de la colonisation. Les participants sont déplacés dans des lieux inconnus, isolés les uns des autres ou, de manière disproportionnée, disparaissent complètement des couvertures.
Et ceux qui étaient au départ entourés et renforcés par la communauté se retrouvent seuls face à leur histoire.
En novembre, Payworks a invité Braving the Healing pour une activité des couvertures avec les membres de notre équipe, au siège social de Winnipeg, faisant suite à des activités des couvertures virtuelles qui ont été bien accueillis par le personnel dans tout le pays.
Photo : Viola Plett, animatrice principale de Braving the Healing, met en place l’activité des couvertures.
« Il était important et précieux pour nous d’organiser une activité des couvertures en personne afin de donner à notre équipe Payworks l’occasion de se réunir et de vivre collectivement l’histoire du Canada sous le prisme autochtone », déclare Charli Champagne, responsable de la diversité, l’équité, l’inclusion et l’appartenance (DÉIA) et de l’acquisition de talents.
« Afin d’avancer de manière significative dans le processus de vérité et de réconciliation, il est essentiel de comprendre les préjudices passés et la manière dont ils continuent de poser des défis et d’avoir un impact sur les peuples autochtones de l’île de la Tortue aujourd’hui. Cela ouvre les cœurs et les esprits et nous aide à agir avec compassion dans nos actions, pratiques et stratégies quotidiennes. »
Photo : Déjeuner préparé par Shelly’s Indigenous Bistro.
À Winnipeg, près de 20 participants ont été accueillis pour le déjeuner par Shelly’s Indigenous Bistro, puis étaient invités à s’asseoir en cercle avec les animateurs de l’activité : Viola Plett, animatrice principale, Aînée Carolyn Moar, et Mat Pilgrim, coanimateur.
Après les présentations, une prière et une offrande de tabac, les participants ont assisté à une démonstration visuelle du traumatisme intergénérationnel et des expériences d’un enfant il y a 100 ans, qui traversent le temps et se répercutent sur ses descendants. Ce fut un rappel clair et mémorable que chaque pas en avant fait par l’enfant d’aujourd’hui porte le poids du traumatisme de ses ancêtres.
« C’était la première fois que je prenais part à une activité des couvertures en personne, et j’ai trouvé que le fait de visualiser l’impact sur les populations autochtones et de participer physiquement à l’exercice avait un effet considérable », explique Norah Hidara, responsable de l’équipe des opérations commerciales, qui a également été invitée à assister à la démonstration sur les traumatismes intergénérationnels. « Le fait d’avoir un visuel permet au message d’être d’autant plus percutant. »
Photo : Démonstration visuelle du traumatisme intergénérationnel.
C’est dans cette perspective que l’activité des couvertures a commencé et que les animateurs ont expliqué le contexte de départ aux participants et ce qu’ils représentaient en tant que groupe : les peuples autochtones du Canada avant le début de la colonisation. Les animateurs ont raconté l’histoire des relations des Autochtones avec la terre, entre eux et avec leurs communautés en tant que nations antérieures à la colonisation.
À l’aide de vidéos, de musiques et de textes, les participants et les animateurs ont partagé des récits fictifs sur notre véritable histoire commune : depuis les débuts de la colonisation jusqu’au vol des terres, de la culture, des enfants et de l’avenir.
Lorsque l’activité des couvertures a abordé la période de la loi sur les Indiens et la création des réserves, les participants ont non seulement été sans cesse déplacés hors des couvertures, mais les couvertures elles-mêmes ont été pliées pour être beaucoup plus petites, ce qui a renforcé l’isolement des participants les uns par rapport aux autres.
Images : Avec l’aimable autorisation de la Fondation CJPME, via Braving the Healing. Cartes montrant la dépossession des Autochtones au cours des siècles écoulés depuis le début de la colonisation.
L’activité des couvertures a permis aux participants de découvrir les réalités et les répercussions de la suppression du statut, de la relocalisation, des épidémies, des pensionnats et de la rafle des années 60, ainsi que les excuses du gouvernement fédéral et des chefs religieux, des exemples de résilience des Autochtones et la responsabilité de tous les Canadiens dans le soutien à la vérité et à la réconciliation.
« J’ai grandi en Égypte et je n’ai donc pas vraiment eu l’occasion d’apprendre l’histoire du Canada, mais j’ai toujours été intéressé par les autres cultures afin de savoir d’où viennent les gens lorsque je discute avec eux », explique Ahmed Abdelshafi, représentant du service à la clientèle pour les petites entreprises, qui a déménagé au Canada en 2016. « Cette activité des couvertures a été une excellente occasion d’en apprendre davantage sur la culture autochtone et de comprendre nos responsabilités. Si vous envisagez d’y participer, faites-le sans hésiter. »
Après ces 90 premières minutes, les participants ont été invités à s’asseoir à nouveau en cercle avec les animateurs de l’activité des couvertures. Chaque membre du cercle a fait part de son point de vue et de ses expériences, ainsi que des sentiments qui en ont découlé.
Comme l’a rappelé l’Aînée Carolyn à toutes les personnes présentes dans la salle : « Les larmes sont un remède, elles font partie des sept procédés naturels de guérison. » Mais au milieu des larmes, il y a aussi des rires ; le procédé de guérison préféré de l’Aînée Carolyn, comme en témoignent ses nombreuses blagues qui ont apporté des lueurs d’espoir et de joie aux personnes réunies.
Photo : Partage en cercle à la fin de l’activité des couvertures.
C’est sur ce message d’espoir que s’est conclue l’activité des couvertures : grâce à l’éducation et à l’empathie, nous sommes en mesure d’apporter les changements dont nous sommes responsables. Et lorsque nous nous unissons avec bienveillance et amour, un monde meilleur est possible.
« J’ai abordé cette première expérience de l’activité des couvertures avec un esprit ouvert et la volonté d’apprendre », explique Alejandra Mejicanos, coordinatrice du marketing. « L’exercice a créé un espace où cet apprentissage ne consistait pas seulement à entendre des histoires, mais aussi à ressentir et à voir leur impact d’une manière à la fois personnelle et communautaire. Les émotions qui ont surgi étaient réelles et brutes, et ce fut une expérience profondément émouvante. »
« Cela m’a permis d’apprécier à sa juste valeur le courage des militants qui se sont dressés face aux défis et à la peur. Leur courage ne consistait pas seulement à se battre pour eux-mêmes, mais aussi à ouvrir la voie aux générations futures. L’équipe a eu le courage de partager son histoire ; le moins que l’on puisse faire est d’écouter avec respect et ouverture d’esprit. L’activité des couvertures est un rappel puissant de l’importance de témoigner de ces histoires, et je serais absolument ravie d’y participer à nouveau à l’avenir. »
Pour en savoir plus ou pour participer à l’activité des couvertures de Braving the Healing avec votre propre organisation, veuillez consulter le site https://www.bravingthehealing.com/.